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JASON Kreyasyon
10 février 2013

Lire le Carnaval de Port-au-Prince : 6 nouvelles du carnaval

 

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Muscadin Jean-Yves Jason : Le Club des Carnavaleux disparus

Aux enfants de Port-au-Prince, dont Krystell, Giovanni et Lyndsay

A Frankétienne

Assis au Quai Colomb sur ce qu’il reste des équipements de cette fameuse desserte patrimoniale, à côté de l’Autorité Portuaire Nationale, l’homme de 65 ans fixe les vagues. En face de lui, l’imposant bâtiment délabré encore appelé la Mairie, lieu traditionnel d’organisation du carnaval. Seul avec ses souvenirs.

Une odeur le dérange, un bruit le submerge et un souvenir l’emporte. Il se retrouve en 1969 à la triomphale participation au carnaval de Port-au-Prince de l’Orchestre Septentrional. Il se souvient de la méringue Misyé bonga de ce groupe musical du Cap qui connut un succès colossal. Il se revoit dans ce bal masqué à Djoumbala qui fut une apothéose parce qu’il put serrer sur son cœur Mika, cette Capoise devenue Port-au-Princienne pour s’être défaite de son accent régional. Qu’importe qu’elle fût d’une autre région, d’un autre département ou d’une autre ville, ce soir-là, il ne comprenait que le langage de son corps. Il était encore reconnaissant à Jérémie de lui avoir donné un billet pour ce bal dans un milieu si différent du sien. Il se sentait redevable aussi à ses amis de dominos qui l’avaient laissé gagner pour lui permettre d’économiser un peu d’argent pour la soirée. A la vérité, ils étaient attentifs à ses fantasmes, ses folies autour d’un être imaginaire, la femme idéale, qu’il rencontrerait à ce bal. Sa femme aussi avait facilité la tâche, car elle avait choisi ce bon moment pour aller rendre visite à un parent en province. Comment peut-on oublier ces illuminations dans cette vie qui était la sienne ?

Ah ! Les jeunes d’aujourd’hui ne savent pas ce qu’ils ont raté. Plus de bals masqués ! Plus de jolies reines ! Plus de rois extravagants ! Plus de gens déguisés ! Plus de Chaloska ni de Nivana Gwo dada ! Plus de machann fèy ni de lamayòt ! Plus de... plus de... plus de... ! je ne sais plus. Oh ! les défilés, les danses, les méringues ! Ah ! quel duel époustouflant entre Nemours Jean-Baptiste et Webert Sicot au carnaval de 1959 ! Celui-là, contraint d’affirmer son soutien à François Duvalier, parada sur le parcours avec des centaines de tontons macoutes. Etait-ce nécessaire ? Ce n’est pas le moment d’en parler. L’important est que cette intrusion donna du piquant au carnaval.

Sur la route de son histoire, il s’arrête à 1965. Le carnaval des méringues « Men djèt la » de Webert Sicot et « Tou limen » de Nemours Jean-Baptiste. Qui des deux compères, comparses, chanta mieux les nouvelles installations électriques et l’arrivée des avions à réaction à l’aéroport international que venait d’inaugurer le dictateur ? Bof ! Pour nous carnavaleux, l’important était, malgré la douleur causée par les gagann, malgré les longues marches, les fatigues de la danse, d’avoir accumulé des souvenirs. Je ne me rappelle plus si j’étais rouge et blanc, donc Konpa dirèk, ou si j’arborais les quatres couleurs de Kandans Ranpa. J’ai oublié.

Il entend fredonner :«Toulimen, toulimen, toulimen, mezanmi … ». Il fait sombre. Le Bicentenaire n’est presque plus plus éclairé. Il faut se dépêcher, hâter le pas pour rentrer.

Il regagne son quartier au Bwa Pikan à la 3ème circonscription de Port-au-Prince, un bidonville mi-chaud mi-froid. Dans sa bicoque mal entretenue, bien garnie d’enfants et de parents de sa femme, il est interpellé par une musique qui, décrochée par rapport au mardi gras, évoque avec nostalgie le pays d’antan. Il appelle son premier fils de 32 ans, Saint-Jacques-et-Saint-Philippe, lui  enjoint de se rapprocher avec le poste et déchiffre, malgré le grésillement du haut-parleur, la voix d’un chanteur haïtien qu’il n’arrive pas à identifier sur le coup.

-Papa qu’est ce que tu nous ramènes, ce soir ?

Zut ! il avait oublié de passer acheter un bol de fritaille chez Jeanne, cette marchande qui consent encore à lui vendre à crédit dans cette foutue ville où il a perdu jusqu’à son nom – depuis un certain temps on l’appelle Memwa. En fait, c’est de sa faute, car il a la bonne ou mauvaise habitude de rappeler aux gens : « Se pa konsa peyi nou te ye ! »

– Monte le volume ! Quel texte !

– Les batteries se meurent, papa. Si je bouge le bouton, on n’entendra plus rien.

– Rapproche-toi, Saint-Jacques-et-Saint-Philippe.

Il lui prend de force la radio et y colle son oreille droite. Et Ansy Dérose de continuer à se lamenter :

« Kote konsè sou plas sen ta n Otofonik ak bann èma n

Kote bon van nan bisantnè Kot’ randevou nan mès katrè... Kot’ majòjon sezon rara

Kote mereng ak chaloska

Kot’ gro dada nan madigra

Kot’ potoprens l anba fatra. A

yiti pa menm ka panse

Sèvol’ krake

Sevol’ gaye

Doktè bijou peyi a fou

Li nan labou, l’tonbe nan twou ».

Une tristesse a raison du père de Saint-Jacques-et-Saint- Philippe. Il comprend rapidement qu’il ira dialoguer avec sa faim et les punaises sur ce qu’il appelle son lit. Frustré, il ne remarque même pas que la station diffuse une chanson plus neutre pour bercer son désespoir. Il fredonne, il chante, il crie son amour pour ce pays depafini , attendant qu’on le prenne en mains.

A-t-il dormi hier soir ? Personne ne peut répondre à cette question parce qu’il était parti dans le noir vivre, semble-t-il, avec ses souvenirs. Etait-il allé rejoindre ses compagnons de dominos ou encore avait-il été cuver son mal-être dans quelques bons verres de kleren sec ? Inutile d’essayer de comprendre, il semble de bonne humeur et décidé ce matin.

Il appelle sa fille La-Vierge-Marie, 30 ans, pour lui faire un peu de morale parce que le fils de Bòs Pyè prétend qu’il couche partout avec elle et qu’au dernier carnaval ils s’en sont donné à cœur-joie sur les gazons du Champ de Mars, la fausse plage du Quai Colomb, l’entrée Est de Bwa Pikan, etc.

 – Sais-tu, La-Vierge-Marie, qu’un homme racontant au premier venu ses aventures avec une fille n’en a rien à foutre ?

Silence ! 

– Sais-tu, La-Vierge-Marie, qu’une femme qui couche avec un habitué des maisons closes comme Sanzegal peut tomber malade d’un Karantdiseyas ?

Silence !

– Sais-tu, La-Vierge-Marie, que le Carnaval est le dieu de la grossesse non désirée ?

– Oui, papa ! Mais, je ne peux contenir les élans de mes reins au cours de cette période spéciale. Je tiens de toi. Je suis la fille de Ti Pike. Les méringues de DP Express me chevauchent comme ce fut le cas de ma mère, ce lundi gras où tu l’as engrossée. Je suis la fille d’une grouillade, d’une envie de rester au carnaval et de le vivre intensément. Je suis la fille du plaisir. Ta fille !

Silence du père interloqué. 

-Papa, cette vie aurait dû être une immense fête, un défilé sans masques, nous nous masquons trop. Etre et ne pas être.

– Chérie, tu ne connais pas les plaisirs du carnaval parce qu’on les a depuis des lustres perdus.

– Mon carnaval c’est avoir un homme qui est fou de mon cul et qui se frotte à mon dos le temps d’une sarabande de sons, de cacophonie, qui se laisse entraîner par ses fantasmes et ses désirs.

– Non ! le carnaval c’est la vie dans une ambiance de délire collectif au cours de laquelle musique et masques s’entre- palment, s’entre-lianent au roucoulement des accolades jubilatoires et des réjouissances folles qui tiennent captives les nuits des jours gras.

– Mon carnaval c’est ce bonheur d’être au Champ de Mars, de maryepoudis, peze manman peze. C’est ma façon à moi de faire face au combat quotidien de la vie à Port-au- Prince, ma ville.

– Le carnaval c’est les fous de madigra, d’un coup de baguettes, de plaisirs insatisfaits. Oui ! cette envie de diffuser l’énergie vitale qui me caractérise en tant qu’humain, moun, qui ne peut vivre sans harmonie, san mizik djanm, san mereng. Cette débauche de couleurs, c’est capital pour moi.

– Moi, en trois jours, je suis reine parce que je suis le centre de la pensée de ces hommes qui ne pensent qu’à ça, donc qu’à moi. Alors que je ne suis préoccupée que de moi-même, de mes fantasmes, mes coups de bonheur, mes tours de reins – m mèt tèt mwen, m mèt kò m. Ah ! le plaisir de me sentir désirée, de se laisser aller à aguicher avec mon postérieur cette chair qui se durcit à tout contact. Regarder furtivement ce carnavaleux mené par ses reins, son sexe et se sentir ange ou démon parce qu’il ne peut me vider de son esprit. Je vis sa souffrance, sa folie et, certaines fois, ne peux m’empêcher de lui dire : Allons !

-On reprendra ce débat plus tard, ma fille, je suis invité à une réunion qui risque de durer. Prends soin de tes frères et sœurs.

Il lui remet 10 gourdes pour payer une partie de la dette de la famille et pouvoir réactiver son crédit. 

Sur la route menant à cette fameuse réunion convoquée par ses amis, hier, Indiens, Hindous, Arabes du désert, Bœufs, Cyclistes, motocyclistes, jambes de bois, Grosses têtes et autres acteurs et animateurs, il se dit que, les écarts sexuels mis à part, il est content de sa fille. Ras pa pèdi.

Le grand rassemblement des amoureux du carnaval était fixé à 10 heures du matin, ce lundi. Il est en avance de 30 minutes parce qu’il n’arrive pas encore à croire qu’il puisse créer ce forum de carnavaleux, de nostalgiques du bon vieux temps.

Quel plaisir de parler des bandes ambulantes, des laisser- frapper du temps de Otofonik, Diabolo, Titato, Yoyo, etc. Quel type génial ce Sicot qui eut l’idée en 1962 d’installer son orchestre, Flèche d’or, le premier, sur un char. Satire

de Madame Clément, la mère de Nemours.

« Madanm nan fè yon sèl pitit,

Pitit la mennen l anba tè

 Sispann limen balèn

Nan bounda Madan Kleman » 

Plus piquante encore la réponse de la bande à Nemours au Maestro Sicot :

« Madan Kleman menm te marye

Siya li menm li pa t marye

Se nan Otofonik Siyis te pran Siya

Se sa k fè Sicot sonti sansal… »

Ils s’en prennent aussi aux dérives de ces derniers temps qui nous rendent, nous les puristes du carnaval, inconsolables. 

Les lieux étant investis, les retrouvailles prennent une allure pathétique. Un président et un secrétaire de séance sont commués d’office. La séance commence immédiatement après le marquage des présences. Sa foi dans une autre Haïti possible, ses souvenirs vivaces de ces belles fêtes qu’étaient les carnavals d’autrefois et sa contribution à la tenue de ces retrouvailles font d’emblée d’Aseatò le principal intervenant à la cérémonie. 

Il respire à fond une bonne dizaine de fois et enchaîne :

« Chers Amis, je suis extrêmement heureux de vous retrouver pour vous convaincre d’une chose que vous savez déjà puisque nous sommes de ceux qui savent qu’il n’est pas nécessaire de prendre le pouvoir pour amorcer le changement. Notre culture, dont le carnaval est le point focal, se meurt, faute de sa prise en charge réelle par les citoyens concernés. Beaucoup et toujours plus d’argent est dépensé sans résultat probant. Tout le monde aujourd’hui se fait ( ou veut se faire ) payer pour prendre son pied,  pour se déguiser, pour s’amuser et enfin vivre. Notre carnaval doit renaître avec NOUS. Nous, ces Carnavaleux d’hier et d’aujourd’hui, tristes et nostalgiques, Hommes et Femmes déguisés qui sont masqués par cette déferlante bouffant tout. 

« Chers Amis, nous avons disparu de la scène. Bientôt nous ne serons qu’un mythe dans l’esprit de la population. Il nous faut prendre bravement le parti du plaisir et d’être ces acteurs qui ont toujours fait l’histoire. Peut-être qu’en m’écoutant certains pensent que cette démarche est excessive mais je leur réponds que je me refuse à être ce personnage féminin de Maupassant, Delphine, qui disait :

« Sais-tu pourquoi nous sommes malheureuses si souvent, nous autres femmes ? C’est parce qu’on nous apprend dans la jeunesse à trop croire au bonheur. Nous ne sommes jamais élevées avec l’idée de combattre et de souffrir. Et, au premier choc, notre cœur se brise. Nous attendons, l’âme ouverte, des cascades d’événements heureux. Il n’en arrive que d’à moitié bons et nous sanglotons tout de suite. Le bonheur, le vrai bonheur, j’ai appris à le connaître. Il ne consiste point dans la venue subite d’une grande félicité, car elles sont bien rares et bien courtes, les grandes félicités, et elles vous laissent, une fois passées, l’âme plus sombre, comme font les éclairs dans la nuit ; mais il réside simplement dans l’attente tranquille et patiente d’une foule d’allégresses qui n’arrivent jamais »

 « Je refuse cette fatalité et je veux être de ceux qui auront permis le changement de cap. Hier, messieurs et dames, au-delà de la beauté et de l’originalité inventive des costumes et des masques, le défilé haut en couleurs offrait une relecture de l’histoire haïtienne. Une succession de tableaux vivants théâtralisait, résumait et condensait plusieurs siècles d’une chronologie qui s’origine au- delà des mers avec l’Afrique précoloniale ( terre-mère mythique, celle des ancêtres noirs déportés ), la période précolombienne et la présence des Indiens Arawaks, le lourd passé colonial et l’histoire nationale. Ce carnaval, expression de notre mémoire, donnait alors le sentiment d’une histoire partagée.

( Le regard de l’orateur se tourne vers Pierre, un ancien Lamarye. ) 

«Mon frère, te rappelles-tu les mises en scène allégoriques, genre de spectacle insolite, ces associations incongrues qui produisent une distorsion temporelle, autrement dit, ce désordre des temps mêlés, reflet symbolique d’une culture et d’une identité collective « composites » ? Je ne sais plus où je l’ai lu ou entendu mais j’ai compris et retenu que du 18ème au 21ème siècle, le carnaval haïtien a subi de profondes transformations tant au niveau des groupes traditionnels que des formations musicales.

« Je suis un nostalgique des années 60 et me rappelle, comme si c’était hier, encore le temps où le Konpa dirèk et le Kadans ranpa agrémentaient le parcours du cortège carnavalesque à partir de leurs polémiques qui faisait vibrer leurs fanatiques. Maintenant c’est plutôt l’ère des décibels qui envahissent le parcours, font trembler les stands et crèvent le tympan des gens. Comme moi, vous avez compris qu’il y a des efforts à faire afin de relever le niveau de ce grand évènement par la mise en place de certaines normes qui lui permettraient de sauvegarder la tradition et réguler cette immanquable fête. Ce peut être notre mission, si nous fondons ce matin, le Club des Carnavaleux ».

Au lieu d’un applaudissement nourri et fourni, l’auditoire semble rêveur ou encore dépassé. Aseatò désarçonné se demande : « Est-ce l’effet de l’âge ? » A-t-il trop parlé ? Trop dit ou fait ? Ayant compris que personne n’osera lui dire que son combat est d’arrière- garde, il porte un toast à l’amitié. La réunion s’est terminée rapidement mais il est confié à Aseatò les travaux d’Hercule, donc, la tâche d’écrire les statuts, de préparer les premières réunions, de chercher un local, de pourvoir au financement du club en recueillant des fonds, de rechercher d’autres carnavaleux pour faire nombre, de penser pour les autres et de panser leurs blessures.

Sur le chemin du retour, il se demande si sa fille n’avait pas raison. Le carnaval, un espace de débauches qui s’auto-organise. Qui se risque à vouloir le rationnaliser sera conspué ou méprisé.

Perdant tout sens du temps, il reste à la maison et préfère s’asseoir sur une chaise souffreteuse et défalquée comme en quête d’inspiration. La fête des rois c’est dans deux jours, il pourra solliciter, dimanche, de son ami, animateur à Radio MBC, la dédicace d’une méringue du tanlontan.

Ce jour-la, sa fille est rentrée plus tôt fredonnant une chanson de carnaval bien différente de ses collages des mini jazz ou autres. 

« De vaksin, de tanbou

Ayisyen anraje...

Vant timoun yo ap kòde

 Denmen lè bann ap pase

Na bliye vant kòde »

Se blottissant sur sa chaise, comme s’il s’attend à recevoir une raclée, il appelle La-Vierge-Marie et s’entend dire : « ma fille, qu’est ce qui ne va pas avec notre Carnaval ? Pourquoi, tout au long de l’année, nous ne préparons plus notre carnaval, ce temps fort de la vie du pays ? Faire qu’en l’espace de quelques jours, Port-au-Prince se métamorphose et devienne la scène d’un spectacle géant ? Ce moment à vivre absolument dont on parlait ? 

– Père, il faut appartenir à un genre d’extraterrestre très barbant pour rester indifférent à l’ambiance du carnaval. Comme, j’ai essayé de te l’expliquer. Cette fête ne peut plus être logique, elle ne peut être pensée, elle est simplement physique. Complètement. Le cœur se cale sur les battements de tambour et le corps suit peu à peu, comme un vieux moteur dont il faudrait actionner la manivelle. L’euphorie – car c’est bien ça – se saisit des individus et les laisse exsangues jusqu’au petit matin. Il n’y a qu’à voir la foule serrée entourer les groupes en scandant leurs rythmes, suivre les chars moitié courant, moitié dansant,  s’écarter devant les défilés pour éviter les coups de fouet et de bâton de la police ainsi que les gagann et les pekto des nègkibatfè. Le carnaval se vit mais ne s’organise pas. 

Silence.

– Père, m’écoutes-tu ? – Père ! Père !

Le vieux s’est endormi. 

Comme plongé dans un rêve, il ne répond pas à sa fille qui ne prend pas la peine de vérifier son état. Elle s’en va en maugréant que son père n’en a plus pour longtemps et que bientôt il n’emmerdera plus personne. 

Demain, on le retrouvera sur la même chaise, mort à côté d’une plume et d’une page attestant de sa tâche de rédacteur des statuts de l’Association.

TITRE I : DENOMINATION

Article 1 IL est créé entre les adhérents aux présents statuts une association régie par les lois haïtiennes sous la dénomination de « Club des Carnavaleux » : C2

Article 2 : Le Club des Carnavaleux a pour buts de :

1) produire des réflexions structurantes sur le Carnaval de Port-au-Prince et aider la Mairie à mieux présenter le carnaval de la Capitale ;

2) développer toutes les actions susceptibles de faire évoluer les pratiques du carnaval et de les intégrer aux domaines économiques, touristiques et éducatifs ;

3) contribuer au rapprochement des comités et acteurs du carnaval en vue d’une démarche commune d’évolution ;

4) se faire le porte-parole des demandes, besoins et revendications des adhérents et acteurs du carnaval et si nécessaire, collecter les moyens utiles à la réalisation de leurs objectifs

5) constituer un lieu d’échange et de propositions au service du carnaval en bénéficiant d’apports de spécialistes en tout genre.

6 ) contribuer à la reconnaissance de l’authenticité des pratiques des acteurs du carnaval.

Article 3 : Le siège social est librement désigné par le Conseil d’Administration

Article 4 : La durée de l’Association est illimitée

TITRE II : COMPOSITION ET ORGANISATION

Article 5 : L’Association se compose de :

1 ) Présidents ou représentants désignés des associations déclarées ayant une activité régulière consacrée au carnaval sur au moins 5 ans au moment de leur candidature ;

1.1 ) comités de carnaval ;

1.2 ) orchestres de rue ;

1.3 ) groupes de personnes costumées.

Pour les comités et autres structures récemment créées le Conseil d’Administration statuera au cas par cas.

2 ) Personnes et professionnels ayant une activité liée au carnaval ou clairement identifiées selon les critères qui permettront au Conseil d’Administration de statuer à cet effet :

2.1) Costumier, décorateur, maquilleur, musicien, formateur ayant intervenu dans des stages concernant le carnaval, guide-conférencier, responsable d’établissement culturel spécialisé.

3 ) Personnes désirant militer pour le développement du carnaval de Port-au-Prince, et ayant fait acte de candidature, qui sera appréciée par le Conseil d’Administration.

Article 6 : Toute demande d’adhésion doit être effectué obligatoirement sous la forme suivante : 

Courrier de candidature adressé au Président de C2

Le procès-verbal de l’AG d’une association désignant le postulant à la représenter comme membre au sein de C2 doit accompagner le courrier 

Pour les autres cas, courrier et présentation d’un document attestant de l’activité professionnelle accompagné d’un CV pour les individus, ou d’une attestation signée du gérant pour les entreprises déléguant un employé en exercice.

Une lettre de motivation pour les personnes entrant dans la catégorie N° 3 de l’article 6. 

Le Bureau statuera individuellement sur chaque demande.

Article 7 : La qualité de membre se perd par :

– la démission

– la radiation prononcée par le conseil d’administration sur demande du bureau

– la mort.

Aseatò fut enterré en pleine ambiance carnavalesque comme son musicien préféré le Maestro Sicot qui fixa le jour de sa mort en février 1985.

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